L'EGLISE DE BRAM
BRAM, charmante petite ville du département de l'Aude, est située entre Carcassonne et Castelnaudary, dans la plaine du Lauragais.
Aucune étude exhaustive n'a été réalisée sur l'église de Bram.
On trouve simplement quelques mentions ou notices dans les articles qui se rattachent plus généralement à l'histoire du village, dont la forme circulaire a fait l'objet de nombreuses réflexions.
Au début du XIIIème siècle, Bram est décrite comme une petite forteresse entourée de murs et de fossés, mais il n'est jamais question dans aucun document d'une église en ce lieu.
Pourtant sa situation parfaitement centrée sur la forme circulaire du village, laisse penser que cet espace urbain fut d'abord une fondation écclésiale avant d'être transformé en castrum.
Mais l'édifice religieux à l'origine de l'agglomération, qui pourrait avoir été construit entre le Xème et le XIème siècle, a disparu.
L'église actuelle, qui est le monument le plus ancien et le plus imposant du village, date probablement du XIIIème siècle. Elle comprend le clocher, le chœur, les deux travées de la nef voûtée en pierre, et la sacristie au sud.
En 1211, l'évèque Foulques de Toulouse donne l'église de Bram aux religieuses de l'abbaye de Prouilhe. Elles prenaient à leur charge la pension du curé, les réparations de l'église et la fourniture des ornements.
Ce n'est qu'au début du XVIIIème siècle que le monastère de Prouilhe n'est plus responsable que des réparations du choeur ; celle de la nef et du clocher étant désormais à la charge des paroissiens.
Au XVIème siècle, l'église est alors formée d'une nef, flanquée de quatre chapelles latérales.
Face à l'église, à l'ouest, se trouve un petit cimetière dont l'implantation fut préservée au moins jusqu'au XVIIIème siècle.
Au XVIIIème siècle, une première extension vers l'ouest est construite.
Début XIXème, une deuxième extension consiste à construire le bas côté nord.
En 1853, on envisage un troisième agrandissement, l'église étant trop petite pour accueillir tous les paroissiens.
En 1859, les travaux sont terminés. L'église est composée depuis de cinq travées, une entrée principale au sud.
Au cours du XIXème siècle, une partie du mobilier fut renouvelée. De nouveaux autels vinrent remplacer les anciens, comme celui de la Chapelle du Rosaire en 1879 ou celui du Sacré-Coeur qui se substitue vers 1882 à un autel de marbre blanc.
Les vitraux datent du XIXème siècle.
Dans la seconde moitié du XIXème, est réalisé le décor intérieur constitué d'un ensemble peint cohérent, "très richement polychrome".
La voûte, qui est maçonnerie de pierre à la fois au clocher et dans l'abside, prolonge le décor du XIXème siècle.
Un simple ciel étoilé constitue la toile de fond du réseau de nervures médiévales, sur lequel ont été appliqué, d'une manière élégante, des motifs géométriques d'inspiration XIVème siècle.
Vers 1882, un nouveau Chemin de Croix fut installé.
En 1883, on établit de nouveaux fonts baptismaux.
En 1911, une dalle funéraire en marqueterie de marbre polychrome, portant l'inscription gravée de "Paul-Jacques MARQUIS DE LORDAT", ancien seigneur du village, mort en 1765, fut classée aux Monuments Historiques le 30 septembre 1911.
Le maître autel en marbre de Caunes est remarquable par son style XVIIIème.
Le tabernacle de marbre blanc, en forme d'urne, est surmonté d'un bronze doré de belle allure.
Le 9 janvier 1935, l'abside et le clocher en grès, dit de Carcassonne, sont à leur tour classés aux Monuments Historiques.
A voir également
Chapelle de l'Assomption
A quelques mètres de l'église, au centre du village, on peut voir la Chapelle de l'Assomption, située à l'intersection de la rue Richelieu et de celle des Jardiniers.
De style néoclassique, elle est datée de la seconde moitié du XIXème siècle.
Son portail en plein cintre, encadré de pilastres, est dominé par un fronton triangulaire.
La grille d'entrée laisse apercevoir un autel en forme de sarcophage de style Empire, surplombé par une statue de
Notre Dame du Rosaire.
Chapelle Notre Dame des Rogations
La Paroisse de Bram a l'avantage de posséder un sanctuaire dédié à Marie sous le vocable de "Notre Dame de Miséricorde".
La statue de la Vierge est en métal de couleur noire et ne mesure qu'une vingtaine de centimètres. Sur le bras gauche, la Vierge porte l'Enfant Jésus qu'un accident a privé d'un bras.
Le sanctuaire est récent, mais la dévotion remonterait au début du XVème siècle. Ce lieu de culte a une histoire particulière :
La légende raconte qu'un laboureur découvrit la statuette à cet endroit, dans son champ. Il l'apporta au prêtre du village qui la mit sur un autel dans l'église.
Le lendemain, la statuette avait regagné son champ.
Après plusieurs tentatives de déplacements infructueuses, on comprit que la statuette voulait rester dans le domaine qu'elle avait choisi.
On l'installa donc dans un tronc d'arbre au pied duquel se trouvait un puits découvert, dont l'eau était miraculeuse.
Cette fontaine se trouve dehors, à côté de la chapelle, mais elle ne coule plus de nos jours.
Photographies : copyright Claude MAMET